L'après-midi travaux en ruisseaux pépinières.
Qu'est-ce qu'un ruisseau pépinière ?
... C'est un ruisseau pour faire grandir des jeunes truites d'un stade précoces (alevins vésiculés)
... Les truites par la suite gagnerons par elles-mêmes des habitats plus en rapport avec leurs tailles au fur et à mesure de leurs croissances , car ce ruisseau est connecté directement à à un autre bien plus grand par son volume .
... Mais en réalité dans un véritable ruisseau pépinière, les truitelles une fois plus grandes sont prélevés par une pêche électrique, pour ensemencer des eaux cascadeuses ou la reproduction naturelle est parfois très compliquer.
... Voici donc le ruisseau en question.
... Constat : le grand vent de ces derniers temps à casser des branches qui par la suite ont provoqué des embâcles, obstruent le lit du ruisseau ... ils pourraient gêner la libre circulation des alevins bientôt déposer ici a un stade "alevins en résorptions de vésicules"
Autre analyse : les alluvions s'accumulent , il est temps d'intervenir pour redonner force au courant dans un souhait d'apporter un supplément d'oxygène, mais aussi pour que ce courant retrouve son rôle de transporteur de déchets vers l'avale.
... Un nettoyage s'impose par endroit ... mais attention, nettoyer un ruisseau ce n'est pas non plus en faire une place lisse comme un terrain de tennis , il faut absolument conserver des abris , des supports bactériens pour que la vie si installe afin d' assurer la nourriture de nos jeunes poissons.
... Une truite se sent bien également quand elle peut rapidement se cacher à la moindre suspicion de danger ... à nous de lui proposer des habitats sécurisants.
... Il faut savoir que l'alevin à résorption de vésicule est introdui dans les ruisseaux à un stade où dans les conditions naturelles les mortalités sont les plus fortes.
Comme pour les œufs de truites, il faut avant tout une très bonne qualité d'eau (normalement les têtes de bassin sont plus épargnés par la pollution . mais elle ne peut être considérée comme nul , car les nuages ne connaissent pas de frontières et malheureusement ils peuvent transporter les substances polluantes du monde industriel qui se redéposent dans la nature, en causant des désastres, notamment comme les pluies acides.
... Pour ce qui est de l'habitat : il doit être soigneusement choisi , zones peu profondes, moyennement courantes, à abris nombreux (galets, petits blocs, végétation … )
A éviter les cours d'eau à fortes crues printanières (ou à éclusées) et aux eaux chargées de matière en suspension.
... Il est donc bon de choisir un petit ruisseau ou l'eau coule en toutes saisons et c'est donc cet élément qui est sûrement le plus dur à trouver ... (notamment côté Chartreuse , pour une partie de notre domaine)
… Il faudra aussi éviter des ruisseaux où il y a des grosses vasques qui sont généralement colonisés par de plus gros sujets qui n'en feraient qu'une bouchée.
… Oui, la vie d'une truite jusqu'à sa maturité sexuelle est bien semé d'embûches.
Barth mon collègue se met au travail sans trop tarder en retirant d'abord le plus gros pour y voir plus clair.
J'en profite avec lui pour faire un rapide inventaire des lieux , notamment sur la vie aquatique qu'il y a ou pas dans ce ruisseau ... c'est cette même nourriture qui va nourrir ces petits alevins une fois qu'ils auront besoin de le faire.
... Des gammares ... c'est cette petite crevette d'eau douce que les poissons adorent et qui leurs rendent cette chaire si saumoné, car ils contiennent de la carotène.
Les gammares sont des crustacés qui consomment des micro algues, ils mangent aussi des micro champignons et peuvent êtres également détritivores.
Malgré sa présence qui rassure dans un premier temps , il peut aussi indiquer un milieu de qualité médiocre si d'autres espèces plus exigeantes ne sont pas présentes, car il est résistant aux micro polluants (il suffit de s'en rendre compte dans l'isère qui est sûrement moins épargné qu'ici ... et de loin)
... Des portes bois ou traine buche ... mais à ce niveau-là les mots d'appellations ne manquent pas.
... C'est en réalité une larve de trichoptère ... celle-ci vie dans un fourreau qu'il a construit ... il est constitué de petites pierres ... ou parfois de débris végétaux, les fourreaux ont des formes très diverses, selon la famille.
Il en existe 200 espèces en France, soit avec étuis ou sans étuis ... ils se nourrissent de végétaux et de débris organiques.
Une fois arrivée au terme de son développement larvaire, il va fermer son fourreau et effectuer une transformation complète.
Il sortira alors de l'eau sous la forme d'une phrygane (ou appelé sedje dans la langue de Shakespeare) ...
... L'insecte ailée vivra à partir de cet instant une moyenne de deux semaines intenses pour sa reproduction.
Peut-être plus inattendu , une larve de libellule (famille des odonates) ... mais par endroit les eaux sont calmes et cette larve a été trouvée dans les bordures vaseuses ce qui explique en partie sa présence à cet endroit.
En vérité, certaines espèces s'accommodent du moindre fossé ou trou d'eau, y compris plus ou moins pollué, d'autres exigent des eaux courantes, voire torrentueuses.
La durée du développement des odonates est d' 1 à 2 ans chez les petites espèces, mais il peut demander 3 à 4 ans, voire plus, chez les plus grandes.
... Cette larve-ci est associée aux Anisoptères.
... Les anisoptères (Anisoptera) constituent un sous-ordre d'insectes des odonates ... on les trouvent dans les fonds marécageux, dans des fonds vaseux où elles s'enfouissent pour guetter leurs proies.
... Elles mangent des petits crustacés, vers, insectes, têtards, alevins, petits poissons .... ou même ces congénères malchanceux ... elle est dotée de puissantes mâchoires.
On s'attardera pas trop longtemps pour chercher d'autres espèces , nous sommes rassurés sur l'alimentation pour que les truites puissent grossir sans trop de difficultés.
... Cependant, dans un premier temps les alevins qui viennent d'éclore possèdent une vésicule vitelline qui n'est autre qu'une réserve de nourriture lui permettant de survivre les premières semaines après l'éclosion.
A ce stade l'alevin ne se nourrit pas encore il vit sur ces reverses ... Il n'a donc pas eu le temps de s'adapter à l'alimentation intensive des piscicultures et sera donc plus apte à survivre en milieu naturel.
Cette méthode est appliquée aux cours d'eau où l'éclosion des œufs des truites sauvages c'est dégradé ou perturbé , mais où la croissance et donc la nutrition des poissons ne sont pas affectés par les dégradations du milieu liées aux activités humaines.
... Nos travaux noircissent l'eau de limons en suspensions ... les feuilles mortes s'accumulaient trop sur les branches et asphyxier le milieu ... et la truite à besoin d'eau oxygéner ... les eaux sont basses et il faut dire que la pluie c'est fait plutôt discrète ces derniers mois.
Barth recré un courant centrale plus vif en dirigent le flux vers un même endroit en même temps ces pierres offriront des caches pour les jeunes alevins ... mais aussi un abri si les eaux montent avec la fonte des neiges ou également en cas de fortes pluies.
Penser aussi à laisser des possibilités de débordements ... pour cela il faut éviter de trop canaliser … car les hauts débits soudain dû aux aléas pluviométriques peuvent embarquer tout sur leurs passages, y compris les jeunes truites
Ici quelques pierres aux bords du courent pour offrir des caches en plus des berges creuses ou le tissu racinaire offre aussi beaucoup pour le ruisseaux.
Pour conclure : cette façon de faire ne présente pas vraiment d'intérêt sur des secteurs où il y a une reproduction naturelle et suffisante.
Sauf comme pour ce cas où l'on ensemence des milieux isolés, c'est le cas sur certains de nos secteurs souvent très en dénivelés et inaccessibles pour une truite de reproduction sauvage, car nombreux sont les obstacles insurmountables pour elles ... des secteurs à obstacles naturels ou artificiels y sont infranchissables ... mais également à cause des ouvrages hydrauliques.
... Voici donc la raison de ce petit coup de pousse donné à la nature, car on est obligé de constater qu'aménager les torrents ou l'eau s'écoule fortement par sa déclivité ... très souvent dans des gorges, relève plutôt de l'inconcevable dans certaines situations.
Dans ce cas- là, il faut opter pour des solutions réalistes afin de bonifier certains secteurs de pêches.
Ne pas oublier non plus que la montagne ou s'écoule les eaux tumultueuses, loin de la plaine encore une fois ... dans des univers très pentus, n'en fera toujours qu'à sa tête en façonnant à sa guise les parcours halieutiques, par une mécanique naturel qu'est l'érosion ... un processus qui est quoi que l'on face ... irrévocable.
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... Pour finir : ... je voudrais en profiter pour remercier tous les bénévoles pour vos différentes actions ... Certes pas toujours mises à l'honneur.